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Misanthrope - IrremeDIABLE lyrics



Tracks



01. Les Retourneurs De Pierres

Les retourneurs de pierres

1793
Année de ténèbres
Incohérence du Temps
Peuple condamné à un bain de sang

Ravageant les structures séculaires
D'un royaume de France barbare
Fils d'un prêtre défroqué
Fin lettré
Victime de ses terribles passions

Les retourneurs de pierres
Charles est l'écho de son père
Ils forment à deux
L'exigence de l'intellect
Des retourneurs de pierres

Emigration d'aristocrates
Pour échapper à la Terreur

Les retourneurs de pierres
Charles est l'écho de son père
Ils forment à deux
L'exigence de l'intellect
Des retourneurs de pierres

Dans un environnement élitiste
Sérénité de l'harmonie artistique
Mère, jeune femme d'une époque amère
De trente-six ans plus jeune que le père

Six ans après l'effondrement de l'Empire
Les émeutes populaires couvent dans le c?ur de Lutèce

Le 9 avril 1821
Charles-Pierre Baudelaire
Respire enfin
Paris exulte sa misère

Dans les vieilles ruelles tortueuses
Serpentant toute l'Ile Saint Louis
Près des gourbis insalubres à la faune inquiétante
Son cri jusqu'à Notre Dame retentit

Son père lui peint
Un paradis d'éveil
Décryptant la réalité
En un rapport à l'adulte

Le 10 février 1827
Le séisme de sa vie
Son père meurt
Ses cendres s'évanouissent

Les retourneurs de pierres
Charles est l'écho de son père
Ils forment à deux
L'exigence de l'intellect
Des retourneurs de pierres

Il prend conscience dans " l'esprit du mal "

02. Phénakistiscope

Enterre ton père sans le présenter à l'église
Brisant à jamais le paradis de l'enfance
Aube de la spiritualité
Du poète lié à la déchéance

L'enfant funèbre
Phénakisticope

L'enfant funèbre
Phénakisticope

Langues mystérieuses
Profond esprit de renonciation
Au seuil d'une nouvelle vie de souffrance
De peine et d'indifférence

L'enfant funèbre
Phénakisticope

L'enfant funèbre
Phénakisticope
Tout est nouveau pour Charles
Triste et inquiet il réalise sa perte
A jamais incompris
Solitaire au centre du mépris

Jacques Aupick l'infâme beau-père
Ce héros légitime, ce guerrier
Fait succomber le c?ur de sa mère
Verrouillant l'adolescent perturbé

Entouré par le monde féminin
Flottant dans l'androgynie
Enivré de ses parfums Mundus muliebris? volupté

Que s'éveille l'enfant idéal
Contemplatif à l'hypersensibilité
Harmonie du soir
Prémices du vertige de l'inconvenance
C?ur aux sentiments contradictoires
Découvertes de l'immoralité

L'enfant funèbre
Phénakisticope

L'enfant funèbre
Phénakisticope

L'altérité de l'orgue
Scission et rupture
Le souvenir lui permet de retrouver
" L'état antérieur " de son ancienne splendeur

Phénakistiscope
Comment appréhender l'adolescence
Quant une quête intérieure le dévore

Les yeux rouges
Il fait son entrée au collège
Impatient de " devenir un Monsieur "
Charles entame sa transmutation en Baudelaire

03. Les Limbes

Une plaie béante laisse entrevoir
Le mode vertigineux des limbes baudelairiens

Visions intérieures
Psychanalytiques et mystiques

Le poète évolue
Entre deux univers extrêmes
Recherche effrénée d'un miroir
Capable de reproduire l'intégralité de son âme

Le reflet de l'extérieur est un " noir poison "
Il ne se reconnaît plus
Son image à disparu

Ces deux mondes si intenses
Lui barreront les portes de la réalité
Interdiction de tout épanouissement
Amorce du vertige
Et de l'immoralité

Éternel retour
D'un jour claustral
Émotion gangrénées
Rêveries fatales

Dans la morne laideur du collège
Obéissant à une discipline quasi martiale
Charles à tellement hâte de grandir

L'âge adulte lui ouvrira les portes
Du savoir

Le reflet de l'extérieur est un " noir poison "
Il ne se reconnaît plus
Son image à disparu

Mettant au diapason son âme et sa prose
Assoiffé par une haute idée de l'honneur
Ne jamais prostituer les intimes choses
À toujours se révolter
Il en perd son bonheur

Pour la première fois il exprime
Un profond mouvement d'ennui
Cet abattement, ce spleen
Dépression due au seuil de sa propre vie

Il arpente l'Antiquité en conquérant
Prêt des gouffres du Léthé
Au désespoir de ses parents
Fils d'un mal auquel on ne peut remédier

Porte ouverte sur les Limbes
Où les âmes sont amputées

Le reflet de l'extérieur est un " noir poison "
Il ne se reconnaît plus
Son image à disparu

04. Le Passager Du Hasard

Pour empêcher l'absolue perte
De Monsieur Baudelaire
À son grand péril
Pour les torts de sa conduite
Exposé au conseil de famille
Il faut l'arracher d'urgence
Aux glissants pavés infertiles

On lui parle de faire un long voyage en mer
Sa salvation sera le dépaysement
L'arracher à ses détestables fréquentations
Il pourrait rentrer dans le vrai
Et revenir poète, qui sait

Pour empêcher l'absolue perte
De Monsieur Baudelaire
À son grand péril
Pour les torts de sa conduite
Sa mère est effondrée
Cas désespéré
Seule une nette coupure
Inversera sa déchirure

Le passager du hasard

Ses problèmes se trouvent
Dans les racines de la vie
Il veut honorer le nom de son père

Grâce aux secrets de ses lettres lénifiantes
Triomphalisme du crépusculaire

Pour empêcher l'absolue perte
De Monsieur Baudelaire
À son grand péril
Pour les torts de sa conduite
Très grand déplacement culturel
Exotisme, cap sur le Sud, le Bengale

Le passager du hasard

À bord du paquebot des mers du Sud
On veut le détourner de sa vocation
Incarnation de sa lassitude
Goût exclusif à la subversion

Ces mots sont dangereux pour les autres
Dégout pour un voyage sans but
Où la mort te touche du bout des doigts
Et la tempête qui le persécute

Pour empêcher l'absolue perte
De Monsieur Baudelaire
À son grand péril
Pour les torts de sa conduite
Son désir est de partir
Sur le premier navire pour la France

05. L'Infinie Violence Des Abîmes

8 août 1841
Baudelaire aborde l'Océan Indien
Ennui et désillusion
Les vents se lèvent
Le ciel s'obscurcit
Les vagues forcissent Et deviennent cassantes
La mer est démontée

Paquebot des mers du Sud
Beau trois mâts à dunette
L'enfer en latitude

Supprimons tout encrage
Aux alentours du saccage
Sinistre fin du monde

Évènements en pleine mer
Condition éprouvantes de navigation
Les naufragés en perdition
Courageux de conduire un navire démâté

L'infinie violence des abîmes
La tempête fait rage
Les chocs sont sublimes
Chaotique abordage

Le navire se perd par secousses
Il entame son infernale descente
Vers l'inexorable gouffre
Atteignant les monstres marins
Des abysses effrayants

Glacial ouragan cyclopéen

Paquebot des mers du Sud
Beau trois mâts à dunette
L'enfer en latitude

Destinée brulante
Axiale à l'équateur
Chaleur moite et étouffante
Que commence la danse

L'infinie violence des abîmes
La tempête fait rage
Les chocs sont sublimes
Chaotique abordage

Le ciel et la mer sont chauffés à blanc
Le temps se délaisse dans l'espace immobile
La voilure est arrachée
Apothéose de survie

Destinée brulante
Axiale à l'équateur
Chaleur moite et étouffante
Que commence la danse

Les vagues mugissent
Le typhon foudroie
Combattant les éléments
Les lames se creusent
Des murailles d'eau surgissent
Elles s'abattent hurlantes

06. Prodigalité

Incroyable cruauté faite à un homme
Condamné par sa propre famille
Volontaire à une peine infinie
Délicieuse Prodigalité

Adulte, homme libre
Se refusant aucun plaisir
Pour lui l'argent n'est rien
Il dépense comme il respire

Il emprunte, il hypothèque
Maître de son trésor
En tétanisant sa famille
Sonne le glas de sa liberté

Incroyable cruauté faite à un homme
Condamné par sa propre famille
Volontaire à une peine infinie
Délicieuse Prodigalité

Charles engloutit sa fortune
Les yeux rivés sur son ?uvre
Confié à un tuteur
Déchu de sa qualité de personne majeure

Incroyable cruauté faite à un homme
Condamné par sa propre famille
Volontaire à une peine infinie
Délicieuse Prodigalité

07. Le Dandy De Bohème

Avec son statut d'homme
Baudelaire prend possession de lui-même
Aveuglant envol
Dans l'hostile ville du blasphème

Le dandy de bohème
Course vers la perte absolue
La vie parisienne
Libertins tableaux baudelairiens

Plus de sentiments d'urgence
Il découvre le bonheur
Veut jouir librement
Des rues de Paris

Happé par le monde
Qui s'ouvre sous ses pieds
La bohème, ce vampire sucré
Fréquentation de la noblesse prohibée

Le dandy de bohème
Course vers la perte absolue
La vie parisienne
Libertins tableaux baudelairiens

De musées en bordels
Il écume les salons

Frénésie de la connaissance
Il réinvente l'Art et le sexe

Curiosité infatigable
Malice du caprice
Expérience sexuelles
À l'aube de sa vérole
Avec la catin Sara
Honteuse et secrète
Petite pute
Malade à deux sous

La peste pour vêtir ces drôlesses
Frissonnant d'extase pour les gitanes
Oh la belle désinvolture
Pour capturer ses muses

Le dandy de bohème
Course vers la perte absolue
La vie parisienne
Libertins tableaux baudelairiens

Jeune homme enflammé
Maître de son destin
Ne vivant que pour un jour
Brisant ses liens
Il faut rompre avec les leurres

08. Fantasia Artificielle

Encore
Extases de la croix
Les plaies de la drogue
Pourquoi es-tu parti vers les paradis artificiels ?
Fantasia du haschisch
Objet de torture et d'addiction
Fantasmes délirants
Du laudanum

Défoncé jusqu'à ce que tu marches sur tes os
Le voile de l'esprit déchiré
Multiplication de l'individualité
Habitant de la Luna

Célèbre artifice
L'étreinte des maximes pédantesques

D'un jadis irréel
Laisse-toi porter sur les eaux du Jourdain
Où miroitent les paradis artificiels
Du club des Haschischins

On fait croire à la jeunesse droguée
Une féerie de marijuana en sérum
Lourd couvercle de fumée
Rencontre à Capharnaüm

L'hyper sublime
Le kif déraisonnable
Et toujours dans un sourire ineffable
Des fondements du haschisch

Les vapeurs prennent des tracés précis
J'aperçois des distinctions nonchalantes
Autour de moi les objets
S'attribuent des formes fascinantes

L'hyper sublime
Le kif déraisonnable
Et toujours dans un sourire ineffable
Des fondements du haschisch

Tu te sens supérieur
Mais nul ne te comprend

J'ai modifié en un instant
Cette essence impalpable qu'est l'âme
J'ai jubilé, les yeux illuminés
Riant seul aux éclats

Tu te sens supérieur
Main nul ne te comprend

Écroulement de pierreries
D'arabesques et de magnificence
Fait pétiller mes fourberies
Vertigineuses cascades d'abondance

Mangeur d'opium

Voilà ce qui déchire mon esprit
Créateur d'êtres hybrides
Extases de la nuit de Walpurgis

09. Le Maudit Et Son Spleen

Le maudit et son spleen
Avant que l'ombre
Irréversibilité

Enterrée sous ses paradoxes
La procrastination Baudelairienne
Affligée par la cruelle nature de l'homme

Baudelaire impose sa malédiction
Tragique et dramatique
Provoquer ou subir
Le choix d'une vie maudite

Je veux réparer mes fautes
Conscient de mon insuffisance à vivre
La mélancolie me submerge de laideur
Je dois disséquer seul mes livres !

Baudelaire plonge dans le malaise
D'une angoissante maussaderie
Ce spleen, ce goût de rien, la détresse
Urne mortuaire d'un grotesque exquis

Aussi bas que l'on puisse être
Du fond de la tristesse
Va, albatros indolent
Satan à la recherche de la rime

Il parle seul
Dans le froid ténébreux de la nuit
Splendide monologue
Du charognard de l'ennui
Ce libertin dévoyé

S'abreuvant des égouts de Paris
Solitaire exalté
Retraité volontaire de la vie

Baudelaire plonge dans le malaise
D'une angoissante maussaderie
Ce spleen, ce goût de rien, la détresse
Urne mortuaire d'un grotesque exquis

Charles est nulle part
Majesté du tréfonds
Complainte dans les notes graves
Les lamentations de l'abandon

Impitoyable vie incurvée
En forme de cercle
Homme broyé
Par l'abattement du siècle

J'ai besoin de vous, Mère
Au nom de votre grand mépris
Prenez et mangez
Toutes mes souffrances !

Baudelaire impose sa malédiction
Tragique et dramatique
Provoquer ou subir
Le choix d'une vie maudite

Éprouve la joie masochiste
À noircir les traits de son Spleen
Enfermant l'immoraliste
Dans une concentration de haine

10. Plaisirs Saphiques

La femme est la nature
Son maquillage la sauve de la tentation
Péché originel
Dénuement de la création
Les lesbiennes
Art érotique
Plaisirs saphique

Le catéchisme de la femme chat
Libertine par curiosité
Fétichisme extravagant
Beautés éphémères, tout est éphémère
D'une absolue éternité
Caresses de pubis imberbes

Faites entrer les dames
Vénus aux blancs manteaux

Elle me dit qu'elle veut mourir
Aussi violents furent ses dernières paroles
Méconnue partie sans vie
Un bouquet de violettes sur la poitrine

J'ai embrassé une lesbienne
D'un baisé charnu et mordant
Dans cette vieille ville morne et monotone

J'ai embrassé une lesbienne
D'un baisé charnu et mordant
Dans cette vieille ville morne et monotone

Transparence de ses chairs
Ode de joie terrestre
Si jeune et déjà morte
Sans avoir joui de ce monde

Femme avec femme
Plaisirs saphiques
Grandes prédatrices
De vie et d'amour

Elle parle en vers
D'une tenue de langue parfaite
Notes de musiques d'anges
L'extase du désir lesbien

Femme avec femme
Plaisirs saphiques
Grandes prédatrices
De vie et d'amour

11. Névrose

Théologie de l'antéchrist
Doctrine séculaire
Renoncement volontaire
Offense à Dieu
Merci, mon père

Poète de l'infâme
Descente dans le Maelström
Païen par révolte
Suspiria de profundis

C'est l'appel de la ruine
Au plus profond de l'Art Noir
Évangiles souillés de crachats
Offrandes au divin chaos

IrréméDIABLE névrose,
Satanisme
IrréméDIABLE névrose,
Satanisme Baudelairien
IrréméDIABLE névrose,
Satanisme Baudelairien

Maniaque damné
Névrotique remaniement
Des reniements de Charles-Pierre Baudelaire

Aube de la Danse Macabre
Le faciès nécrotique
Son tribunal est en enfer
Où siège Edgar Allan Poe

IrréméDIABLE névrose,
Satanisme
IrréméDIABLE névrose,
Satanisme Baudelairien
IrréméDIABLE névrose,
Satanisme Baudelairien

Bouquet de roses pour Satan
Au répugnant parfum des Succubes
Hypnotisme aux rythmes métalliques
Succion de la moelle substantifique

Déchu sur terre
Mais vainqueur en Enfer
Profonde litanie personnelle
Consacrée à Lucifer

12. 1857

Tournons ensemble quelques pages
Des " Fleurs du Mal "

?uvre énigmatique
Outrage à la morale publique
Délit publié en juin
Et condamné en août
Censuré pour immoralité
La marque de l'arrogance
Recueil à l'architecture immortelle
Au prix d'une vie terrestre affectée
Il obtiendra l'irrévérence
Pour sa conception de l'insolence

Les Fleurs du Mal
Littérature absolue
150 années d'idéal
Le souffle de l'inconnu

Le prestige de la qualité
Saveur acide du superficiel
Séductions du poète condamné
Comblé par le déshonneur officiel

Les Fleurs du Mal
Littérature absolue
150 années d'idéal
Les Fleurs du Mal
Littérature absolue
150 années de kabbale
Le souffle de l'inconnu

Scandale
Controverse
Condescendance des fous
Poésie de la révolte
Et du blasphème
L'avenir de l'avenir
Pièces du purgatoire
À la destinée posthume

Les Fleurs du Mal
Littérature absolue
150 années d'idéal

Évangile de la poésie moderne
?uvre jugée dans l'humiliation
Révolte des théories qui nous gouvernent
Madones aux mamelles se scorpions

Les Fleurs du Mal
Littérature absolue
150 années d'idéal
Les Fleurs du Mal
Littérature absolue
150 années de kabbale
Le souffle de l'inconnu

Prêtre d'une grâce froide et dédaigneuse
Disciple d'un nouvel ordre
Aux strophes luxurieuses
Pourquoi le Diable
Plutôt que le bon " Dieu " ?
Poète du remords

1857 aujourd'hui 2007
Je te salue Baudelaire
Triste démolisseur de moralité
Rayon lugubre dans le ciel

Ô Satan, prend pitié de ma longue misère !
Paganisme, nihilisme, modernité

13. Ixion

Enchaîné à l'esclavage de l'écriture
Comme Ixion à sa roue

Discours cynique
Au remarquable dénuement

C'est par le loisir que j'ai grandi
À mon grand détriment
Car le temps libre sans fortune
N'est que néant
Qu'augmente mes dettes
Et la valse des avaries résultantes

À quelles facilités le dandysme
Et le dilettantisme
Ont à disposer des biens d'autrui

Pitié, déséquilibre mental
Réveil insupportable

La misère, acte suicidaire
La misère, aliénation mentale

" Je me tu me croyant immortel "
Rares jouissances de cette affreuse terre
L'infernale sérénade de l'argent
Seul, sans ami ni mulâtresse

La misère, acte suicidaire
La misère, aliénation mentale

Enchaîné à l'esclavage de l'écriture
Comme Ixion à sa roue

Enchaîné à l'esclavage de l'écriture
Comme Ixion à sa roue

Enchaîné à l'esclavage de l'écriture
Comme Ixion à sa roue

Enchaîné à l'esclavage de l'écriture
Comme Ixion à sa roue

Quand il n'y a plus d'argent
" Que diable, on en emprunte "
Générateur de passif
L'enfer des créanciers

L'argent l'infantilise
S'acquitter la dette sacrée

La misère, acte suicidaire
Passion millénaire de la misère

Triste arithmétique des francs
Immixtion étranglée
Tyrannie de la fin
Le choix de la pauvreté

14. L'Oracle De La Déchéance

La mort
Faucheuse pestiférée
Être affamé d'âmes

La mort
Te rend plus fort dans l'adversité
Vie funéraire
Son corps lui est étranger

Les épaves
Terribles cataphasie
Lente paralysie
Plaintes démoniaques

L'agonie
Sentiment terrible d'isolement
Idées mortifiantes
Je souffre à te voir souffrir

La mort remboursera ses dettes
Morphine, éther et stupéfiants
Années de supplices syphilitiques
Je ne veux plus d'une vie recourbée

Chateaubriand esse mortis
Musset est décédé
Edgar Poe est enterré
Gérard de Nerval s'est pendu
Eugène Delacroix a expiré
Balzac nous a quitté
Dans la mort
Je vais les suivre dignement
La perte de la raison
Est sa plus grande colère

Sur un lit dans les bras de la mort
Survivant à lui-même
La peur des jours qui s'évanouissent
Et le mépris l'auront tué

La bataille est perdue d'avance
Quand tu t'acharnes aux abords du trépas
Le ciel ou bien l'enfer
Vertige abyssal du mea-culpa

Il nous a quitté
Le 31 août 1867
Affres de 46 années
Dormir pour oublier

Clandestin de lui-même

Le rideau s'est abaissé
Sur l'oracle de la déchéance

15. LXXXIV L'IrréméDIABLE

I

Une idée, une Forme, un Être
Parti de l'azur et tombé
Dans un Styx bourbeux et plombé
Où nul ?il du Ciel ne pénètre ;

Un Ange, imprudent voyageur
Qu'a tenté l'amour du difforme,
Au fond d'un cauchemar énorme
Se débattant comme un nageur,

Et luttant, angoisses funèbres !
Contre un gigantesque remous
Qui va chantant comme les fous
Et pirouettant dans les ténèbres ;

Un malheureux ensorcelé
Dans ses tâtonnements futiles,
Pour fuir d'un lieu plein de reptiles,
Cherchant la lumière et la clé ;

Un damné descendant sans lampe,
Au bord d'un gouffre dont l'odeur
Trahit l'humide profondeur,
D'éternels escaliers sans rampe,
Où veillent des monstres visqueux
Dont les larges yeux de phosphore
Font une nuit plus noire encore
Et ne rendent visible qu'eux ;

Un navire pris dans le pôle
Comme en un piège de cristal,
Cherchant par quel détroit fatal
Il est tombé dans cette geôle ;

- Emblèmes nets, tableau parfait
D'une fortune irrémédiable,
Qui donne à penser que le Diable
Fait toujours bien ce qu'il fait !

II

Tête-à-tête sombre et limpide
Qu'un c?ur devenu son miroir !
Puits de Vérité, sombre et noir,
Où tremble une étoile livide,

Un phare ironique, infernal,
Flambeau des grâces sataniques,
Soulagement et gloire unique
- La conscience dans le Mal !