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Pensées Nocturnes - Vacuum lyrics



Tracks



01. Lune Malade

Ô Lune, nocturne phtisique,
Sur le noir oreiller des cieux,
Ton immense regarde fiévreux
M'attire comme une musique !

Tu meurs d'un amour chimérique,
Et d'un désir silencieux,
Ô Lune, nocturne phtisique,
Sur le noir oreiller des cieux !

Mais dans sa volupté physique
L'amant qui passe insoucieux
Prend pour des rayons gracieux
Ton sang blanc et mélancolique,
Ô Lune, nocturne phtisique !

02. Flore

Peints en sombre sur mes mains
Pâles comme neige au matin
La vie a trop vite rayé
Les mots qui la dessinaient
Elle gît lasse dans la boue
Piétinée par tous ces fous
Par l'oubli et chaque pleur
D'un temps qui figé se meurt

Perdu dans son noir parfum
Je cherche des traces usées
Des mots jadis égarés
Sur les flancs d'un grand chemin
Le c?ur scellé dans l'?il
Loin de tout mais près du vide
Je suis captif de ses rides
Chassé par une peur futile

03. Dés-Espoir

Libre, mais à jamais soumis
Aux désirs et à la vie
J'erre, seul sans même un ami
Dans les couloirs de la nuit
Pourtant, ni maître, ni servile
Frêle poussière au firmament
Je reste fort et docile,
Faible quand on me surprend

J'aime à croise un court instant
Quand mes doigts frôlent la gelé
Qu'elle réchauffe mon sang
Et dévoile la vérité :
Je suis retiré des miens
Mais pas perdu ici-bas
Si je touche son parfum
La Nature me guidera

Peints en sombre sur mes mains
Pâles comme neige au matin
Ma vie a su consumer
Tous ces maux qui l'accablaient

05. Epitaphe

Las de ce monde et de ses marionnettes,
Il vécut esseulé, sinistre esthète.
A me désabusée méprisant la vie,
Il ne peut tenir, survivre à l'ennui.

Ci-gît la dépouille d'un triste solitaire,
A présent paisible, remerciant les vers,
Esprit perdu en ce monde condamné,
Sans espoir ni volonté il avançait...

Il avançait d'un pas lourd et léger,
Soumis à ce flot d'errements spontanés.
Malade d'envier ces heureux ignorants,
Il rêvait de ces moments inconscients.

Ci-gît le cadavre d'un triste solitaire,
A présent placide, remerciant les vers,
Maudissant le jour où il s'éveilla,
Il voulut partir. Il fuit ce cauchemar...

06. Repas De Corbeaux

C'est l'heure où la nuit fait avec l'aube son troc.
Dans un pays lugubre, en sa plus morne zone,
Précipité, profond, massif comme le Rhône
Un gave droit, muet, huileux, mou dans son choc,
Sol gris, rocs, ronce, et là, parmi les maigres aunes,
Les fouillis de chardons, les courts sapins en cônes.
Des corbeaux affamés qui s'abattent par blocs !
Ils cherchent inquiets, noirs dans le blanc des rocs,
Tels des prêtres, par tas, vociférant des prônes,
Ils croassent, et puis, ils sautent lourds, floc, floc !

Soudain, leur apparaît, longue au moins de deux anges,
Une charogne monstre, avec l'odeur ad hoc !...
Ils s'y ruent ! griffes, becs taillent,
Acharnés jusqu'au soir, depuis le chant du coq,
Ils dévorent goulus la viande verte et jaune
Dont un si bon hasard leur a fait large aumône.
Puis, laissant la carcasse au nette qu'un soc,
Se perchant comme il peut, tout de bric et de broc,
Dans un ravissement que son silence prône,
Au dessus du torrent, le noir troupeau mastoc,
Immobile, cuvant sa pourriture, trône.
Sous la lune magique aux deux cornes de faune.