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Hanternoz - D'Anjou En Vasconie - La Très Grande Chasse D'Hellequin lyrics



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02. Comme Le Son Du Cor Est Triste Au Fond Des Bois !

Music by Hyvermor, Vincent "Monsieur Michaud" Lokaeda
Lyrics by Hyvermor
J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu'il chante les pleurs du grand cerf aux abois,
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.

Que de fois, seul, dans l'ombre à minuit demeuré,
J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré!
Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort des Paladins antiques.

Ô montagnes d'azur! Ô pays adoré!
Rocs de la Montagne Noire, cirque du Yeun Elez,
Cascades qui tombez des neiges entraînées,
Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Monts d'Arée;

Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
Dont le front est de glace et le pied de gazon!
C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre
Les airs lointains d'un Cor mélancolique et tendre.

Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,
De cette voix d'airain fait retentir la nuit;
A ses chants cadencés autour de lui se mêle
L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.

Une biche attentive, au lieu de se cacher,
Se suspend immobile au sommet du rocher,
Et la cascade unit, dans une chute immense,
Son éternelle plainte au chant de la romance.

Âmes des Chasseurs, revenez-vous encore?
Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor?
Brocéliande! Brocéliande! Dans ta sombre vallée
L'ombre du grand Veneur n'est donc pas consolée!

03. De L'Art De La Fauconnerie En Noir Anjou

On raconte que jadis, dans le pays d'Anjou noir
Les seigneurs et barons faisaient venir par Loire
Des plateaux d'Anatolie ou des rives de Carthage
De grands rapaces, chasseurs au brun plumage

On dit aussi que le Comte au teint maure
Y avait choisit le nom d'un de ces grands oiseaux
Qui dans leurs proies font tant de morts
Tyrans planant au ciel, la peur venue d'en haut

En ce temps là, l'on courrait les bois
Suivi d'une meute, et de piquiers rabatteurs
La fatigue gagnait l'homme ou la bête aux abois
Et bien souvent on y prouvait sa valeur

En échangeant des biens avec l'Orient
Chiens de vèneries, ou soie et safran
Certains ont put contre lin et argent
Avoir à grand prix l'autour ou le milan

Un ?il farouche au regard sévère
Bec acéré et de terribles serres
La tête droite sous la capuche ornée
Les ailes frémissantes à demi déployées

Lancer une bête était un geste élégant
Où l'oiseau quittait avec joie le gant
Grande gaîté du ciel retrouvé
Fendant l'air vers la proie convoitée

C'était en les temps où en France
Un homme comme une femme avait élégance
En se livrant tout honneur conservé
A la danse ou au vol à l'épervier

Aujourd'hui un coup de tonnerre sauvage
A remplacé l'ordre du jeune page
Et une odeur âcre emplit l'air sacré
Quand l'arme honnie détonne dans la forêt

Des hordes impies de gueux sans avenir
Sont venus massacrer sans foi ni retenir
Les victimes de jadis et chasseurs d'autrefois
Déluge sans nom sur la bête et la proie

Ce misérable temps, où l'on tue pour tuer
N'est hélas plus le jeu de nos seigneurs d'antan
Ce n'est pas la survie de nos Gaulois d'avant
C'est la loi du manant sur la chasse sacrée